Sindbad se trouvait dans son bureau, travaillant sur quelque dossier lorsque trois coups furent frappés à la porte de son bureau.
Son page attitré venait l'informer qu'une candidate venait se présenter, sous le nom d'Aiguemarine de Meyran.
La foudre serait tombé sur l'homme de Constantinople qu'elle n'aurait produit d'autre effet.
Les questions se bousculaient dans l'esprit de Sindbad, comme il se dirigeait vers l'entrée. Il se remémora le courrier de Messire Nictail, mais il ne l'avait pas appris par coeur. Tout au plus se souvenait-il que celle qui était son amie avait fait une mauvaise chute, qui l'avait privé de sa mémoire.
Dès lors, comment devait-il aborder cet entretien ? La perte de mémoire d'Aiguemarine la priverait-elle de ses compétences diplomatiques ? Il écarta de son esprit cet idée : lorsqu'il s'était présenté en novembre 1455 à l'Ambassade de Guyenne, le Chambellan de l'époque ne l'avait pas jugé sur la présence ou l'absence de ses souvenirs, et la Guyenne ne s'en était pas porté plus mal. Donc, pourquoi en irait-il différemment avec elle ?
En arrivant face à elle, le Vice-Grand Ambassadeur Royal savait quoi faire. Il s'inclina devant la candidate :
Mes respects, Dame Aiguemarine. Je suis Sindbad, Vice-Grand Ambassadeur Royal de France. Avez-vous fait bon voyage depuis...Depuis où, déjà ?